𝐀𝐭𝐞𝐥𝐢𝐞𝐫 𝐫é𝐠𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐬𝐮𝐫 𝐥’𝐢𝐧𝐭é𝐠𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐠𝐫𝐢𝐜𝐮𝐥𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐟𝐚𝐦𝐢𝐥𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 é𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐫𝐜𝐢𝐚𝐮𝐱
- PADES ONG DE Développement
- 14 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 sept.
Le 10 septembre 2025, la Coordination Togolaise des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles (CTOP) a organisé, avec l’appui du Programme Régional d’Intégration des Marchés Agricoles (PRIMA), un atelier régional du PRAFARE-Kara au siège de la DRAHVDR à Kara. La rencontre a été financée par le FIDA, à travers le PRIMA, et a bénéficié de la mobilisation de plusieurs acteurs locaux, notamment PADES.
Objectif de l’atelier
L’atelier visait à renforcer l’intégration des exploitations agricoles familiales dans les corridors commerciaux régionaux. Les participants ont partagé les conclusions de l’étude « État des lieux sur l’intégration de l’agriculture familiale dans les échanges commerciaux dans les corridors cibles du PRIMA », identifié des cibles stratégiques et défini des messages de plaidoyer.
Un comité chargé du suivi et de la mise en œuvre des recommandations a également été mis en place. Ce dernier se compose de: CROPPA, INADES Formation, RESOKA/PADES.
Résultats de l’étude
Les flux de produits agricoles dans les corridors transfrontaliers Togo–Bénin confirment

l’importance économique de l’agriculture familiale. En 2023, le corridor Kétao – Kassoua (Frontière Bénin) a exporté du riz paddy, du maïs, des tomates et des avocats pour une valeur estimée à 961 millions FCFA.
D’autres corridors, tels que Gando–Tapoka/Kobli, Kaboli–Glazoué, Anié–Daumé et Notsè–Dogbo/Bohicon, témoignent également de la diversité des produits échangés : karité, soja, igname, niébé, volailles et poissons fumés.
Cependant, les producteurs familiaux font face à plusieurs contraintes :
Mauvais état des routes rurales et manque d’infrastructures de stockage ;
Dépendance aux outils manuels et insuffisance d’irrigation ;
Multiplication des postes de contrôle, pratiques informelles et taxes élevées ;
Barrières sanitaires et absence de certifications limitant l’accès aux marchés régionaux.
Débats des acteurs de terrain à Kara
Les participants ont analysé deux grandes thématiques de plaidoyer retenues au niveau national, suite à l’étude commanditée par la Plateforme Nationale de l’Agriculture Familiale au Togo (PNAFAT) :
Renforcement des infrastructures et structuration des acteurs agricoles pour une meilleure intégration des exploitations familiales aux marchés.
Gouvernance, politiques et formalités commerciales.
Focus sur le corridor Kétao–Kassoua
Deux préoccupations majeures ont été soulevées par les acteurs :
Les tracasseries douanières :
Producteurs : confrontés à des coûts supplémentaires et à des retards de livraison, ils subissent une baisse de revenus et une perte de compétitivité.
Transporteurs : immobilisés de longues heures aux postes de contrôle, ils supportent une hausse des charges (carburant, usure des véhicules) ; parfois ils perdent leurs marchandises, ce qui fragilise leur rentabilité.
Commerçants : victimes de ruptures d’approvisionnement et de surcoûts logistiques, ils voient leurs marges se réduire ; et les prix augmentent, au détriment des consommateurs.
Impacts globaux : dépression face à l’incertitude, endettement/surendettement pour compenser les pertes, perte de confiance dans les institutions et repli sur les circuits informels.
La délocalisation des actes légaux des organisations paysannes :
Producteurs : contraints de parcourir de longues distances pour régulariser leur statut, ils perdent du temps et de l’argent, ce qui décourage l’enregistrement légal.
Commerçants et coopératives : retard dans la signature de contrats ou dans l’accès au crédit, ce qui limite leur capacité d’investissement.
Transporteurs : indirectement affectés par la baisse d’activité commerciale et la réduction du volume de marchandises à transporter.
Impacts globaux : fragilisation de la formalisation des coopératives, perte d’opportunités de partenariats, marginalisation accrue des petits acteurs dans les échanges formels.
Conclusion
À travers cet atelier, les acteurs de Kara ont convenu que le plaidoyer local devra se concentrer prioritairement sur la réduction des tracasseries douanières et la facilitation/délocalisation des procédures légales pour les organisations paysannes. L’objectif est de lever les principales barrières qui freinent l’intégration des producteurs familiaux dans les échanges transfrontaliers et de renforcer leur contribution à l’économie nationale et régionale.
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Auteur : Dr Kadanga/ Tagba Léléng





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